Peut-on se nourir sainement sans protéine animale ?
La première idée qui vient à l'esprit c'est de contribuer à arrêter la maltraitance des animaux : abattage (en général massacre), exploitation des animaux (séparation du veau de sa mère pour en tirer le lait)... C'est le principe du Vegan. Non seulement nous ne mangeons plus de produits animaux mais nous refusons d'écheter des objets faits avec des animaux (manteaux, chaussures...)
Par ailleurs, il est désormais démontré scientifiquement que l'abus de viande (par exemple tous les jours) sans consommer de fruits ou légumes augmente très nettement notre risque de cancers.
En tous cas, l'industrie alimentaire nous apporte parfois de très mauvais produits simplement en jouant sur les lois ou les manières de mesurer une toxicité. Le manque de qualité ou de fraîcheur de certains lots, les conditions d’élevage, le prix sont également à eux seuls une bonne motivation pour réduire et pour certains supprimer les produits animaux de nos aliments.
N'oublions pas une règles fondamentale de l'Homme, démontrée par les neurosciences :
le plaisir est le seul vrai carburant du cerveau
. Donc se priver brutalement sera toujours un mauvais choix en termes de santé si la chose est mal vécue, car nous chercherons à compenser autrement. Par contre, face à un sérieux problème de santé beaucoup de personnes se sont soignées naturellement en changeant immédiatement et radicalement d'alimentation. Ce qui démontre que l'alimentation et le rythme de vie sont aussi à l'origine de certaines de nos maladies graves.
La vraie question pour notre quotidien est peut-être tout simplement : comment peut-on avoir toujours autant de
plaisir
à manger de bons plats sans produit animal ? Ou encore : comment puis-je retrouver les bons plats de mon enfance en adoptant une démarche Vegan ? Pour cela
Tanagra
a commencé une veille sur les Chercheurs capables d'adapter certains végétaux en leur donnant la texture et le goût d'une bonne viande (et à priori c'est possible car nous nous y rapprochons...).
En tous cas, ce qu'il faut respecter, c'est "
à chacun son niveau de Conscience
" au regard de ce sujet. Pour ceux qui n'aiment pas la viande c'est facile et même un bon argument pour ne pas en manger. Mais pour ceux qui l'adorent, il y a un vrai travail de fond à faire. Et ceux qui n'aiment pas la viande font souvent l'erreur de juger les autres et parfois les qualifier de tous les mots. Travaillons sur nous pour nous améliorer avant de critiquer ceux qui font autrement... l'humain est si complexe que la recherche du plaisir, par exemple gustatif, peut être un moyen de s'équilibrer face à d'autres contraintes ou lacunes.
Nous avons tellement rencontré de personnes sages sur le plan alimentaires en profond déséquilibre (bilans neurosciences), démontrant qu'un équilibre sur un point ne veut pas dire que la personne a atteint la transcendance parce qu'elle est crudivore ou végan.
Ne portons aucun jugement sur les différents régimes alimentaires, il s’agit ici de vous parler de nos recherches : le mental est parfois plus important que la qualité de l'assiette. Il faut donc savoir relativiser.
N'oublions pas que pour la majorité d'entre nous, nous avons la chance de ne pas avoir de restriction alimentaire qui pourrait être due à une maladie ou à une quelconque allergie donc cela nous simplifie beaucoup les choses.
Quel lien entre la spiritualité et le fait de manger de la viande ?
Les raisons qui peuvent nous motiver à arrêter de consommer des matières carnées sont nombreuses et les fausses croyances alimentaires qui nous font continuer à en manger aussi. Il est assez facile de remplacer les protéines animales tout en gardant une alimentation équilibrée. Mais comme pour tout le reste, c’est avant tout un choix personnel motivé par notre propre vie spirituelle et physique, ainsi que notre équilibre personnel. En effet, pour être parfaitement en correspondance avec notre spiritualité, nous devons essayer de réduire notre consommation de viande et ainsi trouver ce qui vous correspond le mieux.
Manger trop de viande et/ou de poisson n’est pas recommandé
pour la santé en général. En tous cas si vous pensez ne pas pouvoir vous en passer, soyez vigilants sur sa qualité et son origine : les producteurs locaux seront toujours un meilleur choix, surtout s'ils prennent en considération le bien-être animal dans son exploitation. Et plus ils sont à proximité, mois nous polluons notre air avec la trace carbonne.
D’un point de vue strictement spirituel, chaque cellule d’un corps animal contient l’âme de cet être dans son intégralité. Donc lorsque nous mangeons de la viande, nous ingérons aussi son âme et toute sa mémoire. Il faut avoir à l’esprit dans quelles conditions sont élevés et tués les animaux destinés à la consommation. Stress, souffrance, peur… Les quantités et la fréquence à laquelle nous mangeons de la viande ont donc leur importance. Ensuite, lorsque nous digérons nous abaissons notre taux vibratoire, donc plus nous mangeons plus nous avons des difficultés à nous élever. La viande a tendance à amplifier ce phénomène et tous les sentiments négatifs dont vous vous êtes nourris, par l’intermédiaire de votre steak, attirent les entités du bas astral. Il ne s’agit pas que de la viande rouge mais aussi la volaille, le poisson, les crustacés et tous les produits cuisinés à base de matières qui ont contenu du sang. Les produits laitiers et les œufs non fécondés ne rentrent pas en compte.
Dans les pratiques magiques, les seules interdictions réelles interviendront lors de certains types de rituels. En effet, l‘évocation de certaines entités nécessitent obligatoirement de ne pas manger de viande car à ce moment-là, elles peuvent soit confondre le commanditaire avec la cible ou alors ne pas reconnaître la cible car l’empreinte spirituelle est modifiée. Ceci est dû à la présence des âmes des animaux dont vous vous êtes nourris, elles interagissent avec votre propre champ énergétique. C’est alors l’échec complet du rituel, d’où l’importance d’écouter les consignes qui peuvent être données.
Dans la pratique chamanique et ainsi que dans certaines traditions druidiques, seule exception mis à part dans des tribus autochtones isolées au fin fond du monde, les motivations et le mode opératoire qui peut-être qualifié de rituel, font qu’il y a un accord spirituel, si l’on peut dire, entre l’animal et le chasseur. Lorsque la viande de cet animal est consommée, les effets de son âme sur le corps de la personne sont alors très fortement amoindris.
En dehors de la simple consommation à vocation nutritive, on retrouve assez souvent l’utilisation d’animaux dans certaines pratiques magiques. Pour diverses raisons imposées par les entités évoquées, elles réclament la donation d’une âme. Le pratiquant sacrifie alors une bête afin de récupérer son sang puisqu’il est vecteur de son âme.
Les sages qui passent leur vie à méditer nous montrent que la viande est probablement obligatoirement un frein à notre élévation...
Spiritualité et Végétarisme : qu'en disent les Sages ?
La question du végétarisme en bouddhisme a toujours fait débat, y compris au sein de la Communauté bouddhique elle-même... Depuis que l’Occident a découvert à son tour l’enseignement du Buddha, chercheurs et adeptes de cette Voie ont tenté, à leur tour, de comprendre pourquoi cette pratique fort souvent préconisée – sinon même, parfois, exigée – est, dans les faits, aussi peu pratiquée !
Les arguments des bouddhistes asiatiques sur cette question ont souvent semblé sybillins, voire hypocrites, à des observateurs venus d’un autre « monde ». En reprenant cette controverse, tout au long de sa longue histoire, on peut néanmoins mettre en lumière les conditions, internes et externes à la Communauté bouddhique, qui ont justifié les préconisations comme les débats, parfois violents, qui ont opposé promoteurs et détracteurs d’un végétarisme absolu. Cette question ne saurait être réellement comprise sans la replacer dans le contexte doctrinal du bouddhisme et de ses notions essentielles : le conditionnement – y compris culturel et sociétal – de tous les phénomènes, la primauté de l’intention et de la motivation sur l’acte lui-même et, aussi, la prise en compte de chaque acte intentionnel au sein d’une même « ligne d’action ». Au final, on se rendra compte qu’il faut distinguer, absolument, le fait de « se nourrir » de celui qui consiste à « se procurer de la nourriture » (extraits d'articles publiés dans les cahiers Bouddhiques).
Contrairement aux ascètes solitaires, peu visibles, les « moines » bouddhistes (bhikkhu) doivent être vus et se rendre visibles : non seulement parce que, le bouddhisme reposant entièrement sur la motivation personnelle,
on ne peut convertir par la force
mais bien seulement parce que d’autres communautés religieuses sont présentes dans les mêmes lieux et qu’il existe une très réelle concurrence entre elles. L’exemplarité devient ainsi la clé de voûte de la pratique monastique et vise à l’équilibre entre les conventions du « monde » et les exigences propres à la sainteté bouddhique « supra-mondaine ».
Le bhikkhu se doit, à la fois, d’être content de tout – puisqu’
il pratique la vertu du contentement
(et c’est d’ailleurs une interprétation étymologique possible du terme bhikkhu) – mais aussi de contenter les donateurs auxquels il enseigne et dont il dépend. Les vinaya [les recueils de « règles monastiques »] fixeront donc les usages à respecter pour satisfaire à la fois les exigences du milieu environnant et les exigences propres à l’enseignement bouddhique. Il conviendra de distinguer précisément ce qui relève des unes ou des autres.
Ainsi, par exemple, le vinaya précise-t-il qu’il existe dix chairs absolument « interdites ». Sont ainsi
exclues du régime carné
: la chair humaine et celle d’animaux nobles ou royaux – éléphant, cheval, lion, tigre et panthère –, celle d’animaux impurs et répugnants comme le chien et la hyène, ainsi que l’ours et le serpent. Mais de telles restrictions n’ont rien à voir avec le bouddhisme lui-même, il s’agit là de prescriptions typiquement brahmaniques. Le « monde » de l’Inde gangétique d’alors est devenu majoritairement brahmanique – ou, tout au moins, les brahmanes y sont-ils devenus de plus en plus influents. La prescription, ici, est purement conventionnelle.
Comme dans tous les
mouvements ascétiques
, le bouddhisme oblige de respecter le
précepte de non-violence
(ahimsa). Il s’exprime par des règles extrêmement contraignantes. Le vinaya interdit en effet aux bhikkhu de produire eux-mêmes leur nourriture : ils ne peuvent
ni cuisiner, ni jardiner
car de telles activités risqueraient de les exposer à détruire des êtres sensibles. Il leur est même
interdit de procéder à la cueillette
, ce qui les prive ainsi de l’auto-suffisance alimentaire dont bénéficiaient les ascètes forestiers (nous touchons-là des comportements extrêmes...). Les bhikkhu, poussant la vertu de contentement jusqu’à
n’exprimer plus aucun « désir personnel »
, se placent ainsi en dépendance totale des maîtres de maison et doivent se contenter, strictement, de ce qui « tombe » dans leur bol à offrandes. Ils ne sont pas des mendiants pour autant… Car le vinaya leur interdit aussi expressément de demander quoi que ce soit à qui que ce soit (hormis à des parents directs) de ce qui constitue les quatre « nécessités » (nourriture, habillement, logement et médicaments). Les textes, fortement marqués de l’ascétisme toujours préconisé, précisent : pour toute nourriture, celle reçue en offrande ; pour tout vêtement, quelques haillons abandonnés ; pour tout logement, l’abri des branches d’un arbre ; pour tout médicament, de l’urine de vache fermentée… C’est l’idéal.
Dans ce cadre, qui se révèle finalement beaucoup plus contraignant que celui des ascètes forestiers, les bhikkhu peuvent obtenir des offrandes de nourriture de deux manières. Dans le premier cas, ils cheminent dans les villes et les villages, à pas lent, en s’arrêtant devant chaque maison ; il leur est cependant interdit de rester stationnés plus que quelques instants, au risque de faire croire qu’ils mendient… Le chemin qu’ils empruntent changeant tous les jours, nul ne peut savoir à l’avance où ils passeront et la nourriture reçue, normalement, n’a donc pas été cuisinée à leur intention : il s’agit de nourriture préparée par et pour les maîtres de maison, qu’on ampute d’une portion quand l’occasion d’effectuer un don « bienfaisant » se présente. Dans le deuxième cas, un maître de maison prépare intentionnellement de la nourriture en vue de l’offrir. Soit il l’apporte lui-même au monastère, soit il invite des bhikkhu à venir s’en restaurer chez lui.
Dans ce cas, tout particulièrement, une nouvelle injonction s’applique qui manifeste une caractéristique cette fois spécifique du seul bouddhisme : l’attention portée à l’intention (cetanâ) à l’origine de l’acte est l’un des fondements essentiels de la doctrine bouddhique.
Si dix viandes strictement interdites, c’est donc que toutes les autres sont a priori autorisées,
mais le bhikkhu qui en recevrait doit néanmoins « éviter » de manger de la viande dont il a vu, dont il sait ou dont il peut soupçonner qu’elle provient d’un animal intentionnellement abattu pour son repas. Car il est impensable qu’un bhikkhu produise une occasion qui mettrait en péril d’autres êtres vivants, l’acte violent fût-il exécuté par quelqu’un d’autre que lui – surtout s’il s’agit d’un dévot bouddhiste qui est sensé, lui aussi, pratiquer la non-violence. Si cela se produit malgré tout, il conviendra alors d’éviter d’en manger (le mal étant déjà fait, les reproches seraient tout à fait inutiles, mais l’évitement du produit alors considéré comme « immangeable » doit suffire de leçon au donateur impénitent). Dans la pratique, cet évitement constitue néanmoins un refus.
Cette injonction ne concerne pourtant pas un bhikkhu qui, malade physiquement, aurait
besoin de viande pour rétablir sa santé
, de même que pour un bhikkhu qui, atteint de maladie mentale, ne serait pas en mesure d’apprécier correctement les circonstances. Enfin, si un bhikkhu en bonne santé s’alimentait malgré tout d’une viande ne répondant pas à cette condition trine, il n’y aurait pas « faute » pour autant et la règle ne prévoit, en ce cas, aucune « sanction » autre qu’une simple « confession » publique assortie de la promesse d’être plus vigilant à l’avenir...
La nourriture est aussi un médicament
Il est aussi particulièrement important de distinguer le fait de se procurer de la nourriture et celui de se nourrir.
Pour le bouddhisme, les deux actes ne peuvent relever d’une seule et même intention et c’est là ce qui va les différencier. L’ingestion de nourriture relève du désir d’apaiser la faim ; ce désir « naturel et nécessaire » peut néanmoins s’accompagner d’un autre désir, celui du plaisir sensuel qu’apportent certaines nourritures (gourmandises, désir « naturel mais non nécessaire »), qui fait préférer la viande goûteuse au déjeuner de feuilles insipides… (plaisir sensuel que le bhikkhu doit apprendre à maîtriser, puis abandonner totalement). Le désir de s’approprier de la nourriture, la manière de s’en procurer, relèvent d’une tout autre catégorie.
Mais avons-nous besoin de nous chatier à ce point pour faire évoluer notre spiritualité ?
Avons-nous cet objectif de devenir ascète et de pratiquer un
rituel intégriste
pour nous rassuer
d'être un bon disciple ?
Là où l’Occident envisage une série d’actes successifs en fonction de leur conséquence finale commune, le bouddhisme, lui, va très précisément distinguer autant d’intentions qu’il y a d’actes particuliers… Pour lui, chaque acte a sa motivation propre et, selon la formule consacrée, le Buddha est « celui qui établit des distinctions ». Pour illustrer la chose, un commentateur bouddhiste contemporain évoque le cas de Robin des Bois : l’Occident l’applaudit généralement de voler les riches pour donner aux pauvres ; le bouddhiste, lui, distinguera le fait de donner (acte « bienfaisant » par excellence) et le fait de voler, acte toujours malfaisant : « bien mal acquis ne profite jamais », quelle que soit la manière dont on en disposera ultérieurement, fût-ce pour faire le bien !
C’est pourquoi le Vinaya distingue si précisément les manières adéquates de «
recevoir la nourriture
», quand d’autres textes préciseront, de leur côté, les manières adéquates de «
se nourrir
». Le désir d’apaiser la faim est un désir « sain », en ce sens qu’il vise à maintenir le corps en bonne santé, et cette caractéristique est tout à fait fondamentale pour les bouddhistes. Dans sa définition de la « juste Voie du Milieu », le Buddha avait bien précisé qu’il fallait se tenir à égale distance de deux extrêmes : la recherche des plaisirs sensuels, à la manière des maîtres de maison ordinaires, tout comme la mortification excessive pratiquée par les ascètes des autres courants spirituels.
Le disciple du Buddha ne doit ainsi privilégier ni le corps au détriment de l’esprit (comme le ferait un gourmand glouton) ni l’esprit au détriment du corps (comme le ferait un ascète extrémiste).
Corps et esprit sont dits indissociablement liés, « ainsi que deux bottes de roseau qui s’appuient l’une sur l’autre » ; si l’une tombe, l’autre la suit inéluctablement. Aussi convient-il de considérer le corps comme un « outil de pratique » indispensable dont la bonne santé doit être préservée.
A chaque repas, les bhikkhu sont d’ailleurs invités à réciter une santance introductive (véritable exercice spirituel préparatoire) qui déclare : «
Ces offrandes de nourriture que nous allons consommer maintenant, avec attention, ne le seront pas par jeu, ni pour leur goût, ni pour prendre du poids, ni pour la beauté du corps, mais simplement pour l’entretien de ce corps par ingestion d’un aliment, pour le maintenir en bonne santé, afin de pouvoir suivre la vie sainte, et en réfléchissant ainsi : ‘Je vais détruire les anciennes sensations de faim et n’en produirai pas de nouvelles [du fait d’avoir trop mangé]. Ainsi s’effectuera la libération de l’inconfort physique et il sera possible de vivre à l’aise’…
».
Se nourrir correctement (et de viande si nécessaire) démontre sa motivation de pratiquer l’enseignement du Buddha dans les meilleures conditions possibles.
Ce refus, clairement exprimé et répété, de toute ascèse inutile (voire effectivement dommageable à la pratique spirituelle) sera l’objet central d’un épisode très célèbre et constamment cité par ceux qui s’opposent à un végétarisme absolu. Selon la tradition, alors qu’il était déjà vieux et fatigué, le
Buddha
se trouva régulièrement en butte à l’un de ses disciples nommé Devadatta, qu’on dit être l’un de ses cousins, issu de la famille royale des Sâkya. Ce « méchant cousin » sera accusé de multiples forfaits, tous plus abominables les uns que les autres, en véritable « bouc émissaire ». Parmi ceux-là, celui d’avoir exigé du Buddha qu’il impose à tous les bhikkhu cinq règles ascétiques, dont une concernait le fait de s’abstenir de toute nourriture carnée, viande ou poisson.
Le Buddha refusera d’imposer ces règles à tous
mais en autorisera néanmoins la pratique, à titre exceptionnel et pour une durée limitée, à ceux qui le voudraient ; ces règles, aujourd’hui au nombre de treize, sont connues sous le nom de «
pratiques austères
» (dhutanga). L'histoire a démontré que dans la réalité ils ne pratiquaient que le refus des produits laitiers mais consommaient eux aussi de la viande et du poisson !
Du point de vue des bhikkhu « traditionnalistes », l’affaire est donc entendue : l’abstinence de viande et de poisson n’est pas la pratique « ordinaire » de ceux qui suivent la Voie du Milieu, mais un extrême seulement « autorisé » de manière tout à fait exceptionnelle. Le critère le plus important demeure l’
exigence d’une bonne santé physique
, ce qui explique qu’un bhikkhu malade n’est pas même tenu de respecter la règle trine sur l’origine des « viandes autorisées ». Si son état de santé l’exige, il peut, voire il doit consommer de la viande, quelle que soit son origine, même après midi, puisqu’il s’agira alors d’un aliment considéré comme un médicament.
Les traditionalistes peuvent se réclamer de
l’exemple du Buddha lui-même
car plusieurs textes évoquent le fait qu’il
s’est lui-même nourri de viande
, à l’occasion. C’est d’ailleurs
lors d’un repas carné
, offert par un riche donateur, qu’il édictera la règle trine sur l’origine des viandes autorisées. Mais l’exemple le plus célèbre, qui alimentera durant des siècles les débats entre végétariens et anti végétariens, est celui de son dernier repas : quelques jours avant sa « disparition définitive » (pari-nirvâna), le Buddha accepte l’invitation à déjeuner d’un charron, qui lui offre un plat nommé « délice de cochon ». Les exégètes (bouddhistes ou non) n’ont jamais pu déterminer si cette appellation désignait un plat de chair de cochon ou un plat de champignons dont le cochon fait ses délices… Toujours est-il que le texte précise que le Buddha s’en nourrira, tout en interdisant aux autres convives d’en manger : il aurait été « indigeste » pour tout autre qu’un Buddha. Cela dit, sa dangerosité concernera le Buddha lui aussi puisqu’on déclare que c’est ce « délice de cochon » qui provoquera la dysenterie qui finira par l’emporter… En tout état de cause, il s’agissait d’une nourriture jugée « malsaine » et si le Buddha s’autorise seul à en consommer, c’est peut-être parce que,
quelques jours auparavant, il avait décidé « d’abandonner son principe vital »
(ne plus se maintenir volontairement en vie). Lui, et lui seul, pouvait s’exposer alors à une maladie mortelle, puisqu’il avait accompli son œuvre et n’avait plus besoin d’entretenir son corps en bonne santé : « Ce qu’il y avait à faire a été fait, il n’y a plus rien à faire », comme le dit la formule consacrée. Les autres convives, eux, encore « en chemin », se devaient de ne pas mettre en péril le corps « support de pratique » dont ils avaient encore besoin…
Ce que les bouddhistes traditionnalistes exposent ainsi à travers leur vinaya, au regard de la nourriture, c’est donc très précisément
un « régime » alimentaire, au sens médical du terme
! Et, pour reprendre les habitudes des zélateurs modernes occidentaux du bouddhisme (qui voient en lui l’inventeur anachronique de nos idéaux contemporains) on pourrait dire que, pour eux,
la viande constituait un « alicament »
avant la lettre… La viande apport de très bons nutriments et nous empêche (à faible dose) de développer des maladies. Au nom d’un pragmatisme réaliste, qui ne sera néanmoins pas toujours exempt d’une certaine hypocrisie, on ne reniera donc pas le caractère
omnivore
de la nature humaine. Et
il ne sera donc jamais question d’abandonner la consommation de viande suivant le principe qu’elle peut être utile à celui qui s’en nourrit pour la préservation de sa santé physique, elle-même indispensable à sa pratique spirituelle
. Seuls ceux qui peuvent s’en passer pourront se dispenser d’un aliment jugé trop goûteux, qui risquerait alors de les empêcher de parvenir à leur but : la maîtrise totale des désirs visant la satisfaction des plaisirs sensuels. Mais se prétendre ascète à notre époque et dans nos pays occidentaux ne tient-il pas du besoin de se trouver une bonne conscience... ou tout simplement de l'égo !?
Et depuis Bouddha, les neurosciences nous ont révélé que le plaisir est le seul carburant de l'Homme... La joie est la seule émotion qui nous protège du mal, sans elle, le mal à dit.
Enfin, notons que omnivore veut aussi dire que la viande n’est pas pour autant indispensable à tous et à tout moment.
En conclusion
Retenons en conclusion que
l'Homme est omnivore
, qu'il peut donc manger occasionnellement de la viande (et poisson...), qu'il doit en manger lorsque sa santé l'exige (
voir notre encart sur le sélénium
), et que
l'essentiel est notre posture mentale et le respect envers les être vivants
.
Notre intention est le principal et notre connexion avec notre spiritualité nous apprend que tous les être vivants ont aussi une âme et une existence spirituelle.
Il est vrai qu'une digestion lourde nous fait descendre notre fréquence vibratoire et que la viande amplifie cette baisse de fréquence momentannée, mais cela n'est que le temps de la digestion. Et tellement d'autres choses font aussi descendre cette fréquence !
L'Homme est un omnivore et nous devons nous méfier des effets de notre égo qui autorise certains végétariens à prétendre qu'ils sont "supérieurs" à ceux qui mangent de la viande... Ce n'est pas fondamentalement le cas et le vrai sujet est celui de la bientraitance des animaux, sujet plus clair et logique à défendre. Ceux qui pensent qu'ils sont supérieurs à ceux qui mangent de la viande n'ont-ils par leur égo (jugement) un abaissement de fréquence plus grand que celui qui mange occasionnellement de la viande !?
Nous conviendrons que l'idéal est de développer une société qui ne mange plus de viande, et de le faire progressivement pour les grands amateurs de produits carnés, en leur ofrrant de vrais produits de substitution, par exemple à base d'algues. Mais il reste beaucoup de progrès à faire dans ce sujet et Tanagra oriente une partie de ses recherches sur cette thématique. La certitude aujourd'hui est que l'abus de chaire animale provoque nettement plus de cancers et apporte de nombreuses allergies. Alors commençons par réduire fortement notre consommation de viande et organisons-en l'abstinance pendant plusieurs jours de suite, ce sera un très bon exercice.
Donc, si nous mangeons de la viande, ne le faisons qu'à une faible fréquence et avec respect des conditions qui ont amené cette nourriture dans nos assiettes.
Vous pouvez aussi nous faire vos remarques ou nous aider à améliorer nos articles, nous sommes ouverts à toutes corrections ou précisions... Merci d'avance.